Le long de la côte Ouest
Au départ de Port Hedland, nous reprenons la vie itinérante au volant de notre fidèle Mushu. Difficile de quitter le confort d’une maison pour retrouver un espace restreint et une attention concentrée sur les besoins primaires (manger, dormir, etc).
A seulement quelques kilomètres de l’entrée du parc de Karijini, nous passons la nuit dans une aire au décor splendide et nos appréhensions sont vite effacées.
Comme à notre habitude, nous partons aux aurores pour la partie Est du parc et sommes les premiers à profiter des lueurs de l’aube sur les gorges et de la nature encore tranquille.
Une baignade rafraîchissante dans la piscine de Fern lance notre matinée occupée à parcourir les Gorges de Dale.
Les petits animaux sont omniprésents pendant la balade qui suit le fond de la gorge, serpentant d’un côté et de l’autre de la rivière entre piscines naturelles et forêt. Autour, les falaises sont de la couleur rouge caractéristique de la région, riche en fer.
Nous remontons et profitons des impressionnants paysages vu de haut. Dans l’ensemble même si le site est magnifique il laisse peu de possibilités de variations et les sentiers sont concentrées dans un rayon de quelques kilomètres.
Voulant éviter la longue piste reliant les parties Est et Ouest du parc, nous retournons sur la route extérieure et roulons plus confortablement jusqu’au point de départ du lendemain.
La journée étant encore jeune, nous gravissons le Mont Bruce voisin, second plus haut sommet de l’état. Un peu de hauteur permet d’observer les reliefs alentours qui contrastent avec l’habituel plat pays de l’Ouest australien.
Nous allons nous perdre pour la nuit dans un petit coin non loin de la route et repartons avant même le levé du soleil pour replonger dans l’ambiance du parc.
Les anglais disent « Early bird catches the worm » (l’oiseau matinal attrape le ver), ce qui correspond au « monde appartient à ceux qui se levent tôt ». Appliqué au touriste il ne peut être plus vrai car nous sommes à nouveau seuls pour découvrir les lieux.
Avant de plonger dans les Gorges de Weano, le sentier longe quelques unes des nombreuses termitières. Ce sont parmi les seuls insectes capables de supporter un régime alimentaire très peu nutritif dû aux conditions climatiques extrêmes de la région.
Les gorges sont toujours dans l’ombre, nous avançons jusqu’à dénicher une piscine parfaite pour se réveiller.
La partie vraiment intéressante démarre peu après, alors que les gorges se resserrent.
Nous progressons les pieds dans l’eau dans une demi-escalade jusqu’à atteindre le bout de la course, une grande piscine circulaire.
Le parcours est assez ludique et l’ambiance magique dans ces gorges rouges et sculptées.
Pour finir notre exploration du parc sous la chaleur ambiante, nous alternons entre points de vues et baignades rafraichissantes.
Après ces deux journées bien remplies, les kilomètres défilent pour rejoindre la pointe d’Exmouth, ville la plus occidentale d’Australie.
Nous traversons un paysage constellé de termitières avant d’entrer dans le centre-ville et d’y louer le nécessaire pour nager dans l’un des récifs coralliens les plus réputés, le Ningaloo.
Le lendemain matin nous montons au phare pour le lever du soleil. Nous assistons à la migration massive des baleines vers le Sud et l’Antarctique. Des dizaines de geysers, nageoires et parfois quelques pirouettes nous laissent imaginer l’autoroute sous-marine qui est face à nous.
Le petit-déjeuner englouti, nous rejoignons la plage de Turquoise Bay qui permet d’accéder à un univers de coraux superbes habité par des centaines d’espèces de poissons. Le tout à seulement quelques mètres de la plage.
Tous les deux novices dans la plongée en récif, nous nous régalons dans ce bassin surprenant. Les formes et les couleurs des poissons comme des coraux sont aussi variées que délirantes.
Heureux d’avoir évité les nombreux requins, nous partons peaufiner nos coups de soleil en allant marcher au coeur de la gorge de Mandu Mandu, qui s’ouvre sur la mer.
Nous reprenons alors notre route vers le Sud sous la surveillance constante de grands aigles, en attente d’une proie facilement offerte par une voiture ou un camion.
Un endroit perdu sur la route, à l’entrée de la Baie des Requins, nous accueille pour la nuit. En cherchant un peu, on trouve même toujours un peu d’internet quelque part.
Le lendemain matin, nous découvrons Shell Beach, une plage faite non de sable mais de minuscules coquillages. Autrefois exploitée pour faire des blocs de calcaires destinés à la construction, la plage est maintenant mieux préservée.
Un peu plus loin, sur les hauteurs d’Eagle Bluff, une plateforme a été installée pour apprécier la faune de passage dans les eaux très claires et peu profondes. Des raies manta et quelques requins se donnent en spectacle.
Avant de sortir de la baie nous allons à la rencontre des stromatolites qui survivent dans l’eau chaude et très salée. C’est l’un des organismes les plus vieux au monde, autrefois très répandu et qui a participé à la création de la couche d’ozone et de l’oxygène que nous respirons.
L’Australie est grande, nous le savions déjà. Dans l’Ouest, les sites d’intérêt sont généralement éloignés de 500 km les uns des autres. Ces longues routes finissent par nous fatiguer, surtout quand les attractions touristiques se limitent à des points de vue photogéniques.
Nous profitons néanmoins des falaises découpées de la côte dans le parc de Kalbarri, non loin des ruchers où nous avions travaillé quelques mois auparavant.
Pour passer la nuit suivante et terminer notre voyage, nous nous rendons à Waminda, un accueillant sanctuaire de la vie sauvage situé à Geraldton.
Nous nous réveillons au milieu de nombreux kangourous et émeus, avant de rejoindre notre hôte pour l’aider à nourrir tout ce petit monde.
Nous finissons notre balade dans la volière bondée, avant de partager un bon petit-déjeuner.
Nous passons la journée suivante à Geraldton, dernière étape avant le retour aux abeilles. Entre quelques tâches pratiques, nous faisons un tour par le magnifique mémorial du HMAS Sydney, un navire emblématique perdu pendant la seconde guerre mondiale et dont l’épave n’a été retrouvée que récemment.
Juste avant de rejoindre Mike et son équipe, nous traversons la réserve naturelle des apiculteurs. C’est un signe, il est temps de nous remettre au boulot.
merci pour ce voyage ! ma photo préférée, vous deux de dos devant l’immensité. Elle est vraiment pleine d’humour
SOOO nice to read you…
improbables paysages et curiosités géologiques, quel bonheur de vous suivre,
merci encore de nous transmettre si joliment toutes ces incroyables découvertes!
Ma chère Camille, je t’embrasse très fort,
prenez bien soin de vous les copains!
bisous
Putain c’est beau.
On échange nos vies ?
Quand on rentre en France on sera SDF, si ça t’intéresse toujours à ce moment là avec plaisir !
Superbes paysages, un des nombreux endroits sur Terre ou j’aimerais aller !!!
Où nous y irons peut-être si votre aventure se prolonge… !!!
C’est beau…..