Auckland et la pointe Nord
Après une scrupuleuse inspection de nos équipements de camping par la douane, nous sommes accueillis à Auckland par un gardien de la Terre du Milieu.
Nous retrouvons Simon, un vieil ami, chez qui nous nous installons le temps d’organiser la suite de nos aventures chez les kiwis (le petit nom des néo-zélandais).
Qu’il est agréable de s’intégrer dans cette société riche et si paisible que l’on en vient presque à manquer le caractère râleur des français.
Simon habite tout près de l’Eden Park, le stade de rugby national. C’est le sport le plus populaire en Nouvelle-Zélande, surtout que les fameux All Blacks sont les frais vainqueurs de la dernière coupe du Monde.
Derrière le stade se trouve l’un des nombreux volcans de l’île, le mont Eden. Après une courte ascension, celui-ci offre une charmante vue depuis son cratère sur Auckland et les alentours.
Le centre-ville est animé par la préparation des fêtes de Noël. Les quais et le port permettent cependant de s’y prélasser tranquillement.
Pour le réveillon de Noël un repas de roi est prévu à la maison par Simon et certains de ses amis. La plupart travaillent comme lui au French Café, le restaurant le plus réputé de Nouvelle-Zélande.
Après d’énormes courses à travers la ville, tout le monde met la main à la pâte pour la préparation.
Le repas, délicieux mais dont les 8 plats sont trop copieux pour un seul soir, nous oblige à rééditer l’évènement le lendemain.
Une fois le tout digéré, Simon nous embarque dans un petit tour sur la péninsule du Coromandel et sa fameuse plage de Cathedral Cove.
Nous continuons ensuite en duo depuis la superbe côte vers les gorges de Karangahake, creusées d’anciennes galeries d’une mine d’or.
De nombreux vestiges sont visibles le long des différents sentiers, permettant de comprendre l’historique de la mine avec l’évolution des techniques d’extraction.
Une fois rentrés sur Auckland, nous sommes victime d’une envie irrépressible de sillonner à vélo les routes de ce pays. Nous en récupérons deux, les faisons remettre en état et empruntons du matériel à droite à gauche.
Pour prendre de la distance avec Auckland, nous conduisons vers le Nord jusqu’au parc régional de Tawharanui. Sur place, notre hôte Maurice du réseau Warmshower n’est autre que le gardien (« ranger ») des lieux.
Celui-ci nous fait d’abord découvrir les plus beaux points de vue puis observer l’un des derniers Pukake, un oiseau endémique de Nouvelle-Zélande en grand danger d’extinction (seulement 200 individus restants).
Avant l’arrivée des humains, ce pays comptaient uniquement des oiseaux et des reptiles, donc pas de gros prédateurs. Les premiers mammifères introduits (rats, chats, chiens et autres) ont alors causé un brutal changement.
Tout cela sans compter les ravages sur la flore du possum, un marsupial ennemi public numéro 1 en Nouvelle-Zélande et pourtant protégé en Australie, d’où il provient.
La nuit tombée, Maurice nous emmène dans une balade nocturne pour approcher les fameux kiwis. Nous passerons tout près d’en voir un, après l’avoir suivi grâce à son chant et le bruit de ses pas pendant plusieurs minutes.
Le départ le lendemain matin se fait sous un temps superbe mais non sans problèmes mécaniques. Nos vélos rentrés depuis longtemps en France nous manquent.
Après un arrêt forcé chez le réparateur du coin, nous sommes enfin lancés et roulons jusqu’à Manghwai par de petites routes afin d’éviter les axes principaux bondés à cette saison.
Le lendemain, nous reprenons la route et longeons la côte et la plage de Langs jusqu’à Ruakaka.
A ce stade, nous comptions traverser une baie en bateau-stop mais arrivons juste alors qu’une tempête se déclare. Les marins nous conseillent de nous mettre plutôt à l’abri et c’est donc sous une pluie qui tombe à l’horizontale que nous passons le nouvel-an.
Après 36 heures d’attente la pluie n’a que peu faibli, nous décidons donc d’interrompre notre parcours et de revenir sur nos pas en stop. Après une petite pause café, nous sommes pris en quelques secondes par un van qui nous ramène à 25km de chez Maurice.
Nous finissons donc la route à vélo et arrivons littéralement rincés mais heureux car nous savons qu’une douche chaude nous attend.
Le lendemain matin le temps s’est dégagé, il est temps de rentrer sur Auckland et de préparer notre grand tour dans l’île du Sud.
On ne s’en lasse pas. Il va falloir repartir… Quel bonheur de vous lire à chaque fois !