Hanoï la tumultueuse

L’arrivée à Hanoï est le dernier niveau de difficulté dans notre entrainement à pédaler en Asie. Depuis la gare routière jusqu’au vieux-centre il nous faut nous frayer un chemin à travers d’interminables vagues déferlantes de scooters qui nous rasent au centimètre près.

La chaussée en est d’abord remplie et se sont ensuite les trottoirs qui débordent, dans un concert de klaxon qui fait passer la Chine pour aussi calme qu’une église.

La vieille ville, bruyante mais charmante, sera notre lieu de repos pour les jours suivants en attendant nos compatriotes. Le noms de ses rues est facile à comprendre, car ce qui s’y vend donne son nom à la rue. Par exemple : la rue des bambous sera Hang Buom, la rue des chaussures sera Hang Dau, et ainsi de suite avec les lunettes, l’acier, etc.

Ici on perce, on disque ou on soude à même le trottoir

Le réseau électrique est des plus chaotiques. Aucun câble n’est jamais retiré, car la seule personne à savoir lequel sert encore est la dernière à en avoir installé un…

Nous restons cantonnés dans le vieux-centre et son lac, dont nous ne nous lassons pas de faire le tour. Toujours plein de vie malgré le temps mitigé, on peut y observer des groupes faisant leur Tai Chi ou de la musculation, des parties d’échecs vietnamiens ou des joueurs de Jiànzi (genre de foot-badminton).

Un soir, nous avons le plaisir de revoir une nouvelle fois Sarah et Guillaume qui partent en direction du Laos le lendemain. Cela mérite un bon repas à l’Aubergine restaurant pour faire le plein de carburant.

Les jours de repos intensif s’enchainent dans les dortoirs du Evergreen Hotel. L’accueil y est au top et le service impeccable. Nous profitons d’un moment entre deux siestes pour faire nos derniers réglages pour une transition 100% sac à dos.

La gérante, d’une serviabilité sans limite, prépare en quelques minutes la traduction de nos questions concernant l’envoi des vélos à Hô-Chi-Minh-Ville (Saigon) par le train. A la gare, tout est limpide et un employé répond méticuleusement par écrit à chaque question posée.

Nous laissons donc nos petits au hangar pour les récupérer deux semaines plus tard tout au Sud du pays.

Gaëlle et François arrivés, nous profitons de leur sieste de récupération anti décalage horaire pour visiter le très intéressant musée de la Femme.

Nous y apprenons beaucoup sur l’histoire mouvementée du pays, ses différentes ethnies, leurs coutumes et leurs tenues. Nous comprenons au passage mieux la présence de ces vendeuses qui portent des kilos de fruits sur leurs épaules et parcourent la ville du matin jusqu’au soir jusqu’à épuisement de leur stock.

Le résultat de leurs parcelles cultivées ne rapportant pas assez, elles viennent en ville essayer de faire subsister leur famille restées à la campagne.

Après avoir ébauché notre programme à quatre, nous réservons ensuite un tour organisé pour visiter non pas la fameuse Baie d’Halong pullulante de bateaux touristiques, mais sa petite sœur la Baie de Bai Tu Long, tout aussi jolie mais pas encore envahie.

Traverser la rue au Vietnam

Lorsque l’on veut traverser une rue ou un croisement, il est inutile d’attendre que l’on vous laisse passer, cela ne fonctionnera pas. Aussi suicidaire qu’elle puisse paraître, la méthode est simple : il faut se lancer au milieu du trafic d’un pas lent et décidé. Tous les véhicules vous esquiveront alors dans un gracieux ballet motorisé.

Le samedi soir les rues du vieux quartier s’animent. Certaines rues sont barrées aux scooters et l’on y voit alors des spectacles de danse traditionnelle, des groupes de musiques et des stands de nourriture de rue, de grillades, de sandwichs vietnamiens et de jus de fruits frais. De quoi remplir notre dernière soirée dans la capitale.