Kunming et les gorges du Saut du Tigre
517 km 81 km 97 km 517km 665km
Dans le train pour Kunming, nous réalisons que le temps nous est compté jusqu’à notre rendez-vous au Vietnam avec nos amis Gaëlle et François.
Nous nous livrons alors à une petite acrobatie organisationnelle pour parvenir à caser une visite de la ville et la randonnée dans les gorges du Saut du Tigre, situées à 600km, en seulement 4 jours. L’idée est de passer la plupart des nuits en transport, et d’optimiser au mieux les correspondances.
Dès la sortie du train (à la mi-journée) nous achetons des billets pour le soir même en direction de Lijiang, ville hautement touristique à partir de laquelle nous pourrons prendre une correspondance en bus pour le village du départ de la randonnée : Qiaotou.
Nous traversons alors Kunming et son lac niché en plein centre pour rejoindre le campus universitaire dans lequel travail un sympathique hôte américain du réseau Warmshower, qui a accepté de garder nos vélos pendant notre escapade.
Une fois ceux-ci bien installés et nos sacs reconfigurés en mode randonnée, nous prenons quand même le temps pour un bon dîner avant de nous ruer à la gare en taxi pour attraper notre train de nuit.
Cette fois-ci, nous nous sommes accordés des couchettes étant donné la faible différence de prix et l’intérêt d’une bonne nuit.
A l’arrivée à Lijiang, le jour n’est pas encore levé et comme nous sommes déjà en altitude il fait bien frais. Heureusement le climat est très sec, bien à l’opposé du Guangxi d’où nous arrivons.
Cherchant à mutualiser un taxi jusqu’à la gare routière, nous croisons une famille polonaise qui, très tentée par nos projets de randonnée, se joint à nous spontanément.
Après quelques heures de bus et un petit-déjeuner express dans l’auberge du départ, nous attaquons la randonnée prévue sur 2 jours.
Après le premier panneau relativement explicite, nous avons quelques difficultés à trouver le bon sentier étant donné les travaux massifs de la route sur le premier kilomètre. Il nous faut même faire un détour de 45 minutes pour contourner les engins de chantier en grimpant sur un pic par une mauvaise pente avant de redescendre plus loin sur le sentier.
A ce moment là il n’y a personne, mais les multiples traces et découpages des grillages anti-éboulements montrent clairement que nous ne sommes pas les seuls à avoir subi ces complications.
Petit à petit nous nous extrayons alors de la vallée pour remonter le long d’un flanc des gorges, magistrales. Pour couronner le tout la météo est absolument optimale.
Nous sommes heureux de nous dégourdir les jambes après tous ces kilomètres en transports en commun.
De petits hameaux en sentes forestières puis jusqu’aux soit-disant effrayants 28 lacets, l’essentiel du dénivelé est concentré au début.
Une fois l’altitude de croisière atteinte, il ne reste plus qu’à s’imprégner de l’ambiance majestueuse et à faire le hochet entre les sommets vertigineux dignes de Chamonix et la rivière tumultueuse qui serpente 3500 mètres plus bas.
En fin de journée, nous apercevons les lacets de la route en contrebas mais restons sur le sentier pour nous dirigee vers notre auberge, la « Half-way Guesthouse ».
Pas mécontents d’être arrivés, nous profitons d’un diner à la cuisine décevante heureusement compensé par une bonne douche et une vue somptueuse autant depuis les toilettes que de la terrasse de nos dortoirs.
A l’aube, le soleil se bat pour se dégager au dessus des montagnes.
A peine réveillés, nous descendons progressivement et rejoignons l’auberge « Tina’s guesthouse » située à la jonction avec la route.
Après un bon déjeuner, nous allons voir la rivière et ses rapides de plus près, par un raide sentier tout aménagé.
Arrivés au fond, la vue est assez spectaculaire depuis le seul rocher « gratuit » auquel on peut accéder. Fort heureusement il n’y a personne sur celui-ci alors que les rochers « payants » sont bondés.
Le tourisme chinois
Lors de notre visite express dans le Yunnan nous avons vraiment pu goûter au paroxysme du tourisme de masse chinois. Où que l’on soit en Chine il ne faut pas compter sur des sites préservés, authentiques ou naturels. A force de tout concevoir pour accueillir des afflux massifs de touristes, ils sont dénaturés jusqu’à enlever parfois toute magie de lieux pourtant fantastiques.
Pire encore, à la longue on a la sensation de payer pour chaque pas que l’on fait. Comme nous l’avons vécu lors de la randonnée, tout joli point de vue peut-être déclaré payant pour avoir le droit d’y faire des photos ou bien carrément transformé en attraction.
Malheureusement c’est ce que semble apprécier le touriste chinois standard : un endroit photogénique mais facilement accessible. Et si quelque chose est payant, c’est qu’il a de la valeur.
Dans le cas des rapides, l’exemple est frappant. On paye déjà 9€ par personne à l’entrée des gorges. Lorsque l’on accède au dernier sentier qui descend depuis la route, c’est 1€ de plus. C’est une petite somme, nous nous engageons donc sans trop sourciller et descendons pendant une petite demi-heure jusqu’à nous heurter à un portail. A ce stade, nous apprenons que c’est 2€ de plus pour remonter par les échelles situées juste sous l’auberge Tina’s. Il faut répéter plusieurs fois que nous refusons de payer plus et que nous voulons seulement accéder au fond des gorges, peu importe si nous remontons par le même chemin, pour qu’on nous laisse passer. Une fois au fond, une sélection de différents cailloux avec ou sans pont suspendu sont proposés. Heureusement, l’un des plus agréables est gratuit.
Petite somme après petite somme, cela finit par représenter un montant significatif et l’on se transforme alors en chercheurs de tous les moyens pour éviter ces ponctions.
Nous remontons par le même chemin et embarquons aussitôt dans un bus qui nous ramène à Lijiang. Dans celui-ci se trouve deux hongkongais forts sympathiques et anglophones avec qui nous prenons un taxi pour retourner à la gare.
Une fois arrivés, stupéfaction, il n’y a plus de places dans aucun des trains du soir retournant à Kunming, alors que nous sommes hors-saison. Un mystère statistique dont seuls les chinois ont le secret.
La seule possibilité restante est de prendre des tickets sans siège. Cela parait un peu rude pour un trajet de nuit, mais c’est la dernière option qui nous reste. Nous passons donc une nuit complète dans un véritable wagon à bestiaux, parfois debout, parfois assis dans le couloir sans le moindre espace.
Au petit matin, c’est tout à fait frais et reposés que nous nous baladons dans Kunming, entre marché et petits temples, avant de rejoindre notre hôte Peter. Celui-ci nous embarque sans tarder dans une balade sur le sommet voisin de la ville, dans lequel est bâti un temple aux innombrables marches.
Du haut, coucher du soleil et vue panoramique sur la ville nous font temporairement oublier notre fatigue.
Après une bonne nuit de repos, la journée suivante est occupée par les préparatifs de notre traversée au Laos. Nous roulons jusqu’à la gare routière (située à plus 20km du centre) et embarquons pour notre première expérience en bus de nuit. Direction plein Sud, vers la frontière avec le Laos.
La nuit n’est pas fantastique, mais nous sommes surexcités au réveil devant les paysages tropicaux et les champs de bananiers. Le Laos n’est plus très loin…
J’adooooooore la petite dédicasse « BANANAAAAA !! »
Vous me vendez du rêve !!! MDR XD
Un petit coucou de la France. J’ai été surprise de découvrir ces points de vu « payants ».. c’est quand même fou. J’imagine pas devoir payer notre beau panorama en haut de la st Victoire ^^
Je me langui de voir vos postes sur le Laos. Est-ce que vous passez par le Cambodge ?
Bisous
Ça c’est de la randonnée
Toujours sympa vos photos. Je vais peut-être arrêter de vous lire sinon je vais devoir partir aussi ;).
Biz à tous les 2.
Bonjour à tous les deux. Merci pour la carte postale.. et bravo pour les photos: les points de vue sont utiles aux chinois s’ ils peuvent se faire prendre en photo par quelqu’un d’autre.
J’ai hâte de voir et de lire votre périple au Laos !! Je suis sur le point d’acheter mon billet d’avion pour l’été prochain, ça me donnera un petit aperçu
Bisous à tous les deux !
Sacrés aventuriers!!
Vous devez être tellement fatigués!! Quand je pense à tout ce que vous avez fait, ce que vous avez vu!! C’est dingue…
Hâte de vous suivre pour la suite!!
Plein de bisous!
Yououououhhhhhhouououououou !!! Aujourd’hui, 20 avril 2015, je trouve dans ma boîte aux lettres votre carte postale écrite des Gorges du Tigre !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Vous avez dû me trouver fort malpolie et même carrément méprisante de ne pas accuser réception de cette magnifique carte postale mais voilà !!!! pas ma faute !!! la faute aux multiples employés des postes de tous les pays entre la Chine et la France qui se sont amusés à faire voyager vos écritures à votre façon, tranquillement, par des moyens de locomotion aussi divers et variés que les vôtres !!! Mais elle est arrivée la jolie cacarte !!! Alors MERCIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII et j’aime à penser que d’autres cartes sont aussi sur le chemin vers ma boîte aux lettres ! Youououououhhhhhououououou !!!!!