La théorie du Laos
A la sortie du bus, il fait beau et chaud dans le village de Mohan situé à la frontière avec le Laos.
Après avoir remonté les vélos et apprécié notre dernier repas chinois, nous faisons tamponner notre sortie du territoire et parcourons à vélo les quelques centaines de mètres qui nous séparent du poste-frontière laotien.
L’accueil y est bien plus chaleureux que ce à quoi nous avons été habitué jusque là. Non seulement nous faisons nos visas sur place en quelques minutes pour 32 dollars, mais en bonus les fonctionnaires nous apprennent les essentiels du langage laotien (non sans humour).
C’est donc enthousiastes que nous donnons nos premiers coups de pédales dans ce nouveau pays.
Le reste de l’après-midi est assez exaltant, entre les petits villages (très pauvres), la flore luxuriante, la population souriante, le peu de trafic et la météo estivale.
Il nous faut même littéralement zigzaguer pour éviter papillons et libellules ! Qui sait ce qui pourrait arriver quand on sait ce qu’un simple battement d’aile peut déclencher à l’autre bout du monde !
A chaque petit groupe de cabanes posées le long de la route, des groupes de gamins parfois à peine sortis du berceau nous lancent joyeusement leur bonjour : « sabaïdi » !
Nous sommes résolus à avancer assez vite, car nous sommes un mardi et il nous faut arriver à Luang Prabang avant le week-end pour pouvoir y faire notre demande de visas vietnamiens.
Après avoir acheté un régime de petites bananes à l’intérieur orange (et au goût qui flirte avec la mangue) nous finissons par une belle côte et décidons de nous arrêter à ce qui nous parait être son sommet. Nous trouvons un endroit accueillant au milieu d’habitations et y installons notre tente, avec l’aval de la grand-mère locale.
Les touristes étant rares dans cette région, nous devenons rapidement l’attraction du soir avec notre réchaud et nos divers équipements. La nuit tombée, le rappel des enfants est battu et notre sommeil n’est dérangé que par les nombreux animaux (cochons, poules, canards, etc.) qui farfouillent dans les environs.
Le lendemain, la température un peu plus douce de la nuit a fait apparaître une dense brume et tout baigne dans l’humidité. Après avoir fait la rencontre du professeur d’anglais de l’école locale (130 élèves pour 400 habitants) Pon, agé de seulement 23 ans, nous reprenons notre route toujours vers le haut.
Après quelques efforts, nous nous extrayons de la brume et contemplons alors la mer de nuages qui glisse doucement sur la jungle.
Plus tard dans la matinée, nous croisons un cyclotouriste français qui nous apprend que la route est mauvaise pendant 90km à partir de la prochaine ville, Oudomxay. Une fois sur place, nous nous restaurons dans un délicieux restaurant pendant que la tente sèche sous un soleil de plomb, et nous préparons psychologiquement pour la suite.
La fameuse piste n’est pas si mauvaise que prévue, car elle alterne entre 50 mètres d’asphalte et 50m de galets agglomérés. C’est surtout le fort dénivelé qui nous marque. Il y a toujours peu de trafic, mais chaque rare 4×4 ou camion qui passe soulève suffisamment de poussière pour nous donner la sensation de manger une bonne poignée de sable.
Pour éviter de souffrir de la chaleur, nous profitons des régulières petites cabanes-magasin du bord de la route pour boire un demi-litre de soda bien frais et discuter rapidement avec quelques locaux.
Heureusement, il y a des petits points d’eau un peu partout qui permettent de se rafraichir un peu, à défaut de s’y laver complètement.
En fin de journée, nous sommes à mi-chemin de la piste. Nous visons un endroit sympathique et demandons à installer notre tente. La mère de famille nous propose plutôt de venir dormir au rez-de-chaussée de leur maison, et nous invite même à manger avec eux.
Le diner est dégusté avec les mains, en trempant des boulettes de riz collant aggloméré dans le poing dans la sauce d’un bon plat de cochon sauvage à la citronnelle. Petite surprise lorsqu’en machant nos dents heurtent le plomb qui a achevé la bête.
Enfin, après une douche au summum du rustique, nous terminons par un peu de musique afin de compenser notre incapacité à converser.
Au petit matin la routine de la veille redémarre : brume douce le matin, soleil de plomb l’après-midi et gamins enthousiastes tout du long.
Nous tentons d’avancer un maximum avant le plus chaud de la journée et passons par le point culminant de notre aventure laotienne.
La descente est longue car la piste n’a fait qu’empirer, mais nous finissons par atteindre Pakmong à la mi-journée et retrouvons une route d’une qualité acceptable. Nous fonçons alors le long d’une rivière, dans des paysages grandioses.
Sur la carte la route est censée descendre doucement, mais en réalité il en tout autrement avec de continuelles montées puis descentes qui cassent le rythme. C’est ce que nous baptiserons le « plat laotien », que l’on peut attendre longtemps puisqu’il n’existe pas !
Épuisés et crasseux après une longue et intense journée, nous dénichons un petit restaurant et plantons la tente directement à côté. Nous nous endormons poisseux mais satisfaits, car il ne nous reste plus grand chose à parcourir le lendemain pour arriver dans les temps à Luang Prabang.
Le jour suivant, en tirant un peu sur nos machines fatiguées nous arrivons dans les faubourgs de la ville en fin de matinée. Au passage, un tuyau percé fait office de station de lavage haute-pression pour nos vélos et sacoches poussiéreux.
Salut les baroudeurs. C’est toujours un sacré plaisir de suivre vos aventures ! Merci pour vos belles découvertes et pour les bons souvenirs. Bonne route !
Bien ouèj le jeu de mot.
C’est marrant votre titre ça fait presque un jeu de mot avec « La théorie du chaos »
Habile.
A peine arrivés au Laos vous pensez déjà au Vietnam? Il fait beau et chaud, les gens sont accueillants, prenez votre temps !!!
Ça fait tout drôle de vous voir en T-shirts alors qu’ici faut quand même bien s’habiller, même si l’hiver naissant est quand même assez doux.
Coucou les aventuriers, merci de me faire voyager, super beau, quelle chance, un tit message pour vous souhaiter une joyeux Noël dépaysant, plein de bisous, continuez à nous faire rêver ♥♥
Bon bout d’an!
Ps:Jolis articles
voilà voilà, un ptit tour au Laos bien ficelé ! J’ai des étoiles dans les yeux, et pousse le chauffage a fond histoire de déambuler en bikini dans mon appart pendant les révisions infinies ! enfin ça c’est en rêve parce que la vérité est beaucoup moins sexy : il fait (enfin) moins quinze, et je me remet tout juste d’une petite grippe.
J’imagine que de votre côté, Noêl c’est comme une banane sans gout, aucun intérêt ! z’avez raison de croquer dans des banango (oui je l’ai rebaptisée pour vous) tant qu’il y en a tout autour de vous ! Au diable les cadeaux, l’orange et la cannelle, les délits de boulimie autorisés, les « DIY » qui nous font passer des nuits blanches pour offrir LE cadeau fait maison (Camille je te fais suivre un mail !)
Allez va, je pense à vous bien fort en sirotant mon grog quotidien (quelle excuse ?) des gros bisous
Pour t’aider à trouver le nom de ta plante magnifique, tu vas dans « Google Images ». Tu cliques sur le petit appareil photo qui se trouve à droite du champs de texte et tu importes ton image ou l’url de ta page et tu as des chances de trouver.
Merci pour tous ces instants que vous nous permettez de partager !