Laos sur la montagne
Après un agaçant trajet en mini-bus pendant lequel le chauffeur (bête comme une banane) ne prend aucun soin des vélos, nous sommes à nouveau à Oudomxay en milieu d’après-midi.
Nous ne perdons pas de temps et profitons des quelques heures de jour qui restent pour avancer vers le Nord-Est et la frontière vietnamienne. Nous retrouvons avec plaisir la solitude sans touristes de notre première partie de voyage au Laos.
Nous nous arrêtons à Muang La et dénichons une petite auberge dont la gérante négocie toute seule la chambre à la baisse. Nous filons nous restaurer à côté, où nous commandons sans comprendre et mangeons chacun un plat copieux et excellent. Bilan de la soirée et de la nuit : 4€/personne. Vive le Laos !
Nous reprenons notre routine le lendemain, parsemée de groupes de gamins qui sortent des maisons et des fourrés pour nous saluer, les plus aventureux venant même nous taper dans la main.
Un bon bouillon de nouilles nous requinque le midi dans un restaurant de Paknamnoi et son lavabo avec vue.
Nous suivons les serpentations de la rivière pendant le reste de l’après-midi jusqu’à Muang Khua, le dernier village de taille non-négligeable avant le Vietnam.
A partir de là, nous choisissons de continuer pour mieux répartir les deux gros cols qui suivent et ne pas tout faire le lendemain. Nous grimpons donc sous le cagnard de la fin de journée.
Nous poursuivons notre effort vers le sommet jusqu’à trouver un coin propice au camping, profiter de la fraicheur relative due à l’altitude et surtout éviter d’être pris dans la brume trop longtemps le lendemain.
Nous tombons sur un petit pâté de cabanes avec son indispensable fontaine et y organisons notre campement grand luxe avec douche (voir gadget 4).
La nuit n’est pas aussi agréable qu’espérée puisque Camille fait une forte fièvre, qui annule toute fraîcheur dans la tente.
Au petit matin, nous levons le camp bon gré mal gré lorsque Camille se sent d’attaque. Il n’y a plus beaucoup de distance jusqu’à la frontière, mais beaucoup de dénivelé.
Évidemment, il faut d’abord tout redescendre avant de remonter. Nous profitons quand même de la vue avant de nous jeter dans la pente.
Après notre dernier déjeuner laotien à Muang Ma, nous nous lançons dans l’ultime montée en remontant le long d’un des flancs de la cordillère annamitique.
Cette section bas le record de scolopendres plus ou moins écrasés sur la route. Il y en a un tous les 500m, c’est à se demander s’ils ne se jettent pas exprès sous les roues des camions.
Les bestioles du Laos
Lorsque vous entendez du bruit dans un fourré au bord d’une route laotienne, il peut s’agir au choix :
La fin de la montée est vraiment agressive, mais nous parvenons néanmoins à en voir le bout, encouragés par des oiseaux rouges fluos et surexcités (des Minivets pour les curieux) qui auraient facilement pu enregistrer les bruitages des batailles spatiales de Star Wars.
Le poste-frontière laotien ne nous retient pas longtemps, mais il nous faut nous rhabiller plus chaudement car le temps à tourné dans l’instant.
Nous sommes désagréablement surpris car il n’y a aucun hébergement sur place, ni de ce côté, ni après la frontière vietnamienne.
Nous sommes donc contraint de faire 40km de plus jusqu’à Diên Biên Phu, et c’est pendant l’immense descente qui suit que nous réalisons réellement ce que nous venons de grimper.
Heureusement, une fois atterris dans la plaine, il ne reste plus qu’une grande ligne droite à parcourir au milieu de champs et d’armées de scooters, sous les derniers rayons du soleil.
Le Laos aura été une expérience fantastique à vélo.
Pour ceux que ce pays intéresse, l’émission suivante est très intéressante et évoque de nombreux points de notre aventure : le tiers de la population qui a moins de 15 ans, la faible densité, la pauvreté, l’activité chinoise à la frontière de Boten, les nombreux projets de barrages et le réseau routier hyper-simple.
Malheureusement, celle-ci n’est plus disponible en vidéo gratuitement. Vous pouvez cependant la lire en cliquant ici !
Déjà tentée par ce pays depuis un bon bout de temps, vos commentaires ne font que me convaincre un peu plus ! Et les photos….. oh la la !!!!
Petit souci : les scolopendres ! Je les hais, ils me font vomir !!! Beuuuuuurk !!!
Que de regrets, nous devions y partir en février. ..2015…ce sera peut être pour 2016.en tout cas bravo pour votre épopée! Bonne année à vous deux.
C’est bon d’avoir des nouvelles fraiches. Cela fait un moment que je n’avais plus suivi. Toujours vaillande, toujours bons écrivains, bons transmetteurs d’image, de savoir, d’humanité en plus de pédaler. L’energie humaine est donc toujours plus grande qu’on l’imagine. C’est fantastique tout cet espace parcouru, magnifique, grandiose… et vos corps vos yeux qui auront traversé tout cela… j’en reviens pas.
Vous avez prévu le bateau après, c’est comment ?
Bon courage, ya des matin, y a des midi, ya des soirs il doit falloir s’encourager… beaucoup d’amour… plein de tendresse… venues des fleurs, des oiseaux, des enfants, des libellules… de la grandeur des paysages, du réconfort après le réconfort… bisous. Tantine Marie.