Le début (de l’empire) du milieu du voyage

Une fois la douane passée, nous sortons de la gare et découvrons Pékin. Bourrés d’a priori, nous imaginons évidemment une grosse ville où les habitants s’entassent, se marchent dessus, et des ruelles sales aux mauvaises odeurs de friture.

L’un des nombreux jeux observés dans la rue

Quelle a été notre surprise de découvrir une ville détendue (même les flics chantonnent dans la rue), propre, aérée et très verdoyante, des quartiers plaisants bordés d’une circulation fluide avec de véritables boulevards pour les vélos, scooters électriques et autres curiosités à 2 (ou 3) roues. Seul désagrément, il faut ajouter aux simples « il fait beau » ou « il pleut » l’expression « il fait pollué », car un jour sur deux un épais brouillard gris emplit la ville.

Ceci n’est pas un parc, mais une simple rue du centre

En premier lieu, nous nous occupons de trouver une auberge de jeunesse pour la nuit en pédalant tranquillement dans les Hutongs, ces pittoresques quartiers d’habitations aux ruelles étroites, qui donnent la sincère sensation d’être dans un vieux village. Information notable, les habitants ayant rarement des toilettes chez eux on trouve des toilettes publiques tous les 500 mètres, la plupart du temps propres et gratuites.

Comme la Chine n’a qu’un seul fuseau horaire pour tout le pays, la nuit tombe très vite dans les regions situées à l’Est. Peu importe, nous nous laissons embarquer dans une nuit animée dans les quartiers fêtards.

La nuit tombée, les pékinois décompressent en dansant sur les places publiques

Le lendemain, nous poursuivons notre découverte en nous orientant sur les aspects culinaires. En effet, chaque repas est l’occasion d’essayer un restaurant (50000 dans la ville) et des plats differents, pour des prix assez attractifs. Carte en chinois ou en anglais, peu importe car tout nous régale et pointer un plat au hasard est le plus souvent suivi d’une bonne surprise. De plus, on prend rarement des plats individuels mais plutôt une myriade de plats collectifs, si possible en excès (c’est la coutume), ce qui ajoute à la convivialité.

Avec le petit groupe de voyageurs constitué dans l’auberge, nous allons nous promener dans les rues (très) piétonnes de l’hyper centre et en particulier son Food Market nocturne incroyable. Il faut bien un arrêt tous les 3 mètres pour goûter à chaque fois une saveur différente : on peut y manger aussi bien wraps, bouillons, boulettes, bouchées vapeur et noodles que brochettes de scorpions, de poulpes, de pommes ou d’oeufs de caille. Nous terminons ce festin par un typique yaourt sucré bu à la paille et des nougats aux graines.

Le soleil nous accompagne le jour suivant pour pédaler jusqu’au parc immense du Palais d’été, au nord ouest de la ville. Cela prend tout de même du temps, car le centre-ville compense son espace, ses arbres innombrables et ses batiments de faible hauteur par un étalement important (50 km de diamètre).

Malgré la quantité impressionnante de bus de touristes (chinois pour la plupart) qui s’accumulent à l’entrée, certaines zones sont plutôt vides et le lieu est emprunt d’un calme et d’une sérénité communicative. Nous visitons les divers monuments, flânons le long des berges du lac et dégustons un bon thé vert à bord d’une péniche en regardant les saules pleureurs onduler tristement avec la brise.

En fin d’apres-midi, nous reprenons la route vers le centre du centre. Afin de compenser pour ces premières journées d’euphorie, et ainsi retablir l’équilibre entre le ying et le yang, Camille néglige la présence d’un bloc de béton sur sa route et fini catapultée le nez contre le trottoir. En un quart de seconde, deux passants chinois sont sur le coup avec mouchoirs, compresses alcoolisées et pansements. Il n’en est pas moins probablement cassé, mais nous décidons de maintenir notre départ à vélo pour la Grande Muraille le lendemain.