Le voyage au coeur des abeilles
Après les derniers préparatifs pour une autonomie d’environ 10 jours, nous prenons la route en direction de Kalbarri à 600 kilomètres au Nord de la miellerie.
Au volant du 4×4 de Mike (l’apiculteur) nous suivons son camion pendant près de 7h, jusqu’à la nuit.
Au réveil, il est temps d’organiser le campement où nous allons passer le reste de notre mission. Nous sommes au beau milieu du bush dans une ancienne carrière. Mike et Kym, son principale acolyte, se partagent la caravane et nous dormons sous la tente un peu plus loin.
Nous faisons immédiatement la rencontre des fameuses mouches locales, aussi innombrables que harcelantes et qui sont la plaie de la région à cette saison. Fort heureusement nous avons nos tenues d’apiculture, que nous ne voudrons dès lors plus quitter.
Rapidement nous sommes à la besogne. Au menu de la semaine le parcours des 9 lots de 100 ruches chacun, répartis dans un rayon de quelques kilomètres, pour en récolter le miel.
A l’arrivée sur un lot, le camion est placé au centre afin de décharger les palettes de hausses vides à l’aide de la grue.
Les enfumoirs sont ensuite allumés et l’on peut se mettre au travail. Les ruches sont ouvertes et le corps (le rez-de-chaussée contenant le couvain) est inspecté par Mike et Kym.
Nous remplaçons dans chaque ruche une hausse (l’un des étages) pleine de miel par une hausse vide. La pleine est alors laissée debout afin de donner aux abeilles le temps de s’en aller.
Une petite demi-heure de pause qui laisse le temps de se reposer avant de passer au gros de l’effort.
Le sursis étant terminé, les abeilles sont expulsées avec un souffleur et les hausses pleines (environ 40 kg) sont ré-empilées sur la palette.
Il ne reste qu’à recharger les palettes sur le camion et à les protéger avec un filet pour qu’elles ne soient pas immédiatement pillées par les abeilles.
Après la récolte l’agitation des abeilles est fréquente, surtout lorsque les ressources ne sont pas abondantes aux alentours.
Nous pique-niquons à quelques mètres des ruches avant de nous déplacer vers un autre lot et de recommencer.
La journée terminée, nous rentrons au camp pour profiter d’un repas cuisiné sur le feu et d’une soirée tranquille (sans mouches).
Pour ne pas souffrir de la routine, chaque journée amène ses petites surprises comme lorsque nous croisons l’une des araignées dangereuses de la région. Dès qu’on la titille celle-ci se dresse sur ses pattes arrières et tente l’attaque, avant de se camoufler le long d’un bout de bois.
Un autre jour, c’est lorsque nous découvrons les toutes petites tiques locales et peinons à les arracher de notre peau.
Nous alternons régulièrement le travail de récolte avec un 10ème lot servant à l’élevage de reines. Le travail y est plus technique, minutieux et surtout moins physique.
Petit à petit notre aisance augmente, notre regard et diagnostic sont plus rapides et Mike nous donne plus de responsabilités.
Nous prenons nos habitudes et chaque soir, pendant que l’un va chercher du bois les autres s’occupent de la cuisine. Les discussions trainent sous les étoiles (et le satellite russe Progress aperçu en perdition) car Mike ne se lasse pas de répondre aux innombrables questions.
Il y a une petite douche de fortune bien pratique dans la caravane. Par contre les toilettes sont sauvages, et quand on choisit son moment cela donne l’opportunité d’admirer le lever du soleil et les kangourous qui passent.
Une fois tous les lots récoltés il reste une dernière étape qui concerne le remplacement des reines ne donnant pas satisfaction.
Cela demande une grande patience et attention car il faut trouver la reine de chaque ruche. Celle-ci a beau être un peu plus grande, elle se cache habilement au milieu de dizaines de milliers de ses ouvrières.
Une fois la mission arrivée à son terme, nous profitons d’une dernière soirée au camp. L’occasion de faire le bilan de tout ce que nous avons appris et compris au contact des abeilles et de Mike.
Le lendemain, nous prenons la route du retour et profitons du 4×4 pour aller faire un tour le long de la côte vers les dunes du Sandy Cape.
Quelques plages et paysages plus loin, nous sommes à nouveau sur Perth.
La saison apicole est désormais à l’arrêt pour l’hiver et nous sommes près à décoller pour le Nord-Ouest.
Que d’étoiles ! Cela fait longtemps que je n’en ai pas vu autant que sur votre photo.
soyez prudents avec les tiques bises
Ahah ta tenue camille excellent !!! Super article ! Et essayer de retirer ces tiques au plus vite de vous ! Bisouus
Passionnant ce travail ! Mais avez-vous goûter au miel ?
J’insiste encore un peu : attention aux piqûres de tiques !!!
La photo avec la pelle et le PQ. Juste parfaite !
Les abeilles, l’Australie, le bush, les gros 4×4, ça fait une sacrée bourrasque dans mon univers de perception ! C’est ce que j’aime en regardant vos photos, avoir le sentiment que vous êtes libres de parcourir de nouveaux mondes. J’espère qu’on aura l’occasion de disserter la-dessus. Bisou à vous deux.